Encore une autre facette de Sumatra. Cette étendue d’eau forme le plus grand lac volcanique au monde, et elle est composée d’une presqu’île. C’est tout mignon ici, le cadre est paisible d’un côté le bord de l’eau et puis de l’autre de petites montagnes toutes vertes. Nous retrouvons un peuple aux traditions ancestrales. Ils s’appellent les « Bataks ». La particularité des maisons du même nom témoigne de l’histoire, du temps qui passe et qui marque les générations. Ici la dominante religieuse c’est le christianisme et nous pouvons que constater un nombre impressionnant d’églises. Comme cela l’a aussi été auparavant dans les villes plutôt musulmanes, avec la présence de nombreuses mosquées. La religion me paraît omniprésente en Indonésie tant dans les pratiques religieuses, que dans les édifices présents en nombre. Les indonésiens, presque systématiquement, vous posent la question pour connaître votre religion. Ici aussi, comme pour les autres îles indonésiennes, l’on retrouve donc dans les jardins les tombes des défunts chrétiens mais avec ce côté traditionnel Batak. 


Au programme, nous nous sommes baladés au milieu des sentiers de fleurs champêtres et de papillons, sur différents points de vue, dans la forêt et non loin des maisons traditionnelles.


Nous nous sommes aventurés avec notre scooter pour rejoindre le point de départ d’une rando qui menait jusqu’au sommet Pusuk Buhit (env. 1900m altitude). Chemin quelque peu root’s, perdu dans la

montagne, nous avons pu monter déjà pas mal de mètres en scooter. Alors que nous ne pouvions plus poursuivre le chemin à bord de notre deux roues, nous nous sommes donc arrêtés avec ce petit défi journalier de finir à pieds les 600 m de dénivelés positifs menant au sommet. Au milieu des rizières, une petite tête coiffée d’un turban s’est hissée, curieuse de voir qui venait jusqu’ici au fin fond de la montagne. Très vite, ce petit bout de femme est venue à notre rencontre nous saluer. Elle ne parlait pas du tout anglais, mais nous a assuré que nous pouvions laisser le scooter dans le chemin de terre. Elle a eu le souci de bien faire et nous a mis plusieurs cales de pierres pour maintenir le scooter solidement au sol. Puis elle nous a montré le chemin car on était en dehors du point de départ. Elle veillait sur nous et ne nous quittait pas des yeux depuis les champs, à mesure que nous prenions de la hauteur. Plus loin, à une intersection, elle ne manqua pas de nous siffler et nous faire signe pour nous guider. Le chemin était un peu difficile au milieu de fougères et grandes herbes. Mais à mesure que nous montions, la vue se dégageait. C’était beau, c’était ensoleillé, ça faisait du bien. En redescendant nous avons retrouvé son si grand sourire. Elle voulait nous donner des fruits alors qu’elle en avait besoin pour elle, pour sa journée de travail dans les champs. Elle nous raccompagna au scooter et avec toute la bienveillance et la générosité qui semblaient habiter ce petit bout de femme, nous découvrons qu’elle avait pris soin de mettre un habit sur la selle pour la protéger du soleil. Parfois, même si les mots manquent à la compréhension, le sourire et les petites attentions en disent long. C’est avec émotion que nous repartons de cet endroit où le presque hasard nous a mené à sa rencontre.